Au jour le jour
Écrit en 1986 par Didier Crouzet, alors équipier directeur de la Frat de Nantes, ce texte traverse le temps avec une étonnante justesse. Il dit un monde traversé par les fractures, la peur et le découragement, mais aussi la capacité, toujours intacte, à discerner des lueurs de vie là où tout semble s’assombrir. Depuis sa naissance, la Mission Populaire s’inscrit dans cette même tension : regarder le réel sans détour, sans naïveté, et choisir pourtant de s’attacher aux signes d’espérance qui surgissent au cœur du quotidien. En le publiant en cette veille de Nouvel An, au moment où une année s’achève et où une autre s’ouvre, ce texte nous invite à relire le chemin parcouru, à reconnaître les fragilités du monde, et à renouveler notre confiance dans ces lueurs auxquelles, hier comme aujourd’hui, la Mission Populaire choisit de s’accrocher.
Quand je regarde autour de moi, je vois un monde déchiré par la lutte entre les blocs, coupé en deux par la faim, ruiné par la course aux armements, noirci par les bombes.
Quand je regarde autour de moi, je vois un pays miné par le chômage, rongé par la peur de l’autre, inquiet pour son avenir.
Quand je regarde autour de moi, je vois une ville où des gens meurent encore de froid ou de solitude, des millions gaspillés, des travailleurs qui se battent sans espoir ou qui ne se battent plus.
Quand je me regarde, je vois un homme faible, découragé, impuissant à soulager toutes les misères qu’il voit.
Et dans tout ça, la vie. La vie qui file… Où allons-nous ? A quoi bon ? Tout passe si vite…
Et pourtant, au milieu de ces ténèbres, je vois des lueurs de vie ; de ces perspectives de mort, je vois jaillir des éclairs dans le quotidien ; des moments de bonheur éclatent, souvent furtifs, mais si intenses qu’ils ont un goût d’éternité :
L’attente d’un enfant, un sourire,
Un instant d’amitié partagé,
Un jour, puis deux, puis trois d’abstinence,
Le visage épanoui de Cyrille, toujours dernier,
qui annonce au soutien scolaire qu’il a eu un 10 en calcul…
Des signes sont là, au jour le jour, qui donnent des raisons de vivre et d’espérer et de refuser le statu quo.
Un jour je pleure, un jour je ris. Mais quand je ris, la vie compte double.
On ne peut donc être jamais tranquille !?
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