Escalade
La MPEF a demandé aux Fraternités de remonter l'impact que la situation au Proche-Orient avait dans leur vécu. Voici les remontées de débats dans l'une de ces Fraternités, la Maison Ouverte, par Stéphane Lavignotte, pasteur à la Mission Populaire et directeur de cette fraternité montreuilloise.
À la Maison Ouverte, une de nos principales activités est d’accueillir des groupes militants, d’organiser avec eux des soirées pour débattre, s’organiser ou recueillir de l’argent pour diverses luttes. Nous entendons les militants dire qu’ils ne sont pas entendus bien que respectant le jeu démocratique. Les mêmes ne plus condamner l’action violente, puisque leur action pacifique ne portait pas de fruit. Des jeunes du quartier voisin être passés à la violence lors des révoltes de juin dernier, d’autres pendant le mouvement des retraites, rejoindre les lanceurs de cailloux. Que se passe-t-il ?
« Quand quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre » lit-on en Luc 6,29.
Et effectivement, quand les puissants écrasent les petits, les petits commencent par poliment leur demander d’arrêter.
Quand les puissants n’entendent toujours pas, les petits alertent l’opinion.
Quand les puissants n’entendent encore pas, les petits utilisent les moyens mis à leur disposition par les puissants pour se faire entendre comme les élections ou les manifestations.
Quand les puissants ignorent toujours les petits, ces derniers désobéissent aux lois et actes injustes.
Quand les puissants font toujours la sourde oreille et ont commencé à réprimer les manifestations des petits, à lancer la justice contre leur désobéissance civile puisqu’ils ne respectent pas la loi, ces derniers organisent des actions symboliques de destruction, de sabotage, de désarmement.
Quand il n'y a toujours pas de réponse des puissants, mais qu’ils organisent de nouvelles répressions contre ces petits, les petits s’en prennent de manière ciblée à des bâtiments de l’État : envahissements de locaux, destructions ciblées, jusqu’à des bombes contre des perceptions, des commissariats, etc.
Quand les puissants ne proposent toujours pas de discuter, mais enferment des petits avec le droit commun, les petits commettent des crimes ciblés contre des policiers ou des militaires.
Quand les puissants n’offrent pas de négociations, mais accentuent leur répression en enfermant des petits avec des lois d’exception, les petits élargissent leurs crimes vers des civils symboliques des puissants, par exemple des élus.
Quand les puissants n’ouvrent toujours pas de canal de discussion, mais commencent à élargir leur répression aux soutiens des petits, les petits créent une organisation militaire qui professionnalise les violences évoquées jusque-là.
Quand les puissants disent qu’il n’est pas possible de discuter avec des terroristes, les petits commencent à blesser et tuer des puissants de manière indiscriminée, même s’ils n’ont pas de responsabilités parmi les puissants. Souvent, leur organisation militaire devient terroriste, se transforme en un monstre, qui s’autonomise des petits et devient une nouvelle source d’oppression pour les petits.
Quand les puissants non seulement ne discutent toujours pas, mais criminalisent, y compris les petits qui tentent de continuer une action strictement politique et non-violente, les petits sont persuadés qu’il n’y a plus que la violence comme voie.
Quand les puissants pensent qu’il n’y a plus qu’une réponse répressive et commencent à s’en prendre collectivement aux petits par des blocus, des discriminations, de l’apartheid, l’organisation militaire issue des petits commence à commettre des actions violentes indiscriminées contre des foules de puissant dans des supermarchés, des gares, des concerts, des fêtes.
Quand les puissants prennent à témoin l’opinion internationale de la violence des petits, que les petits ont de moins en moins de soutien, quand les puissants se sont radicalisés en élisant des dirigeants qui excluent toute discussion avec les petits, l’organisation militaire issue des petits devient de plus en plus monstrueuse, y compris vis-à-vis des petits, et en vient à commettre des crimes de guerre, des actions terroristes comme des prises d’otage, des meurtres d’enfants, des décapitations.
Sans aller jusqu’à cette dernière extrémité, cette escalade s’est vue en Irlande ou au Pays Basque. Il est temps d’arrêter son retour en Corse, en Kanaky-Nouvelle-Calédonie et dans nos banlieues.
Urgent de mettre fin à l’inaction des autorités et de la société face à la crise écologique, pour que n’y soit pas entraînée la génération climat. L’escalade a basculé dans l’horreur la plus abjecte en Israël et Palestine. La puissance est une responsabilité pour ne pas se déshumaniser et ne pas déshumaniser l’autre. La petitesse est un courage pour ne pas se déshumaniser et ne pas déshumaniser l’autre. Il faut prendre au sérieux l’alerte de la non-violence de Gandhi selon laquelle un œil pour un œil laissera le monde entier aveugle.
On ne peut donc être jamais tranquille !?
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