Chanson pour Gaza ?
Valérie Rodriguez, Secrétaire générale da la MPEF convoque les souvenirs d’une génération marquée par les chansons de solidarité — de Renaud à « We are the world » — pour interroger notre capacité actuelle à nous mobiliser. À Gaza, les bébés meurent de faim. Et nous, que chantons-nous ?
Celles et ceux de ma génération connaissent très certainement cette chanson pour l’Éthiopie qui est devenue en 1985 un tube en France : « loin du cœur et loin des yeux, de nos villes de nos banlieues, l’Éthiopie meurt peu à peu, peu à peu… Rien qu’une chanson pour eux, pour ne plus fermer les yeux, c’est beaucoup et c’est bien peu, c’est bien peu … » écrite par Renaud et chantée par tous les artistes en vogue ;
J’étais adolescente à l’époque et j’avais été bouleversée par ces images de bébés affamés aux bras et jambes-allumettes et au ventre gonflé par la faim.
40 ans plus tard, les mêmes images défilent sur nos écrans, des images de bébés gazaouis affamés… Elles me bouleversent et me hantent encore davantage… Peut-être parce qu’entre temps, j’ai moi-même porté dans mon ventre et dans mes bras 2 bébés rondouillards et en parfaite santé. Ces images me hantent et me poursuivent parce que je me sens impuissante.
La mobilisation pour l’Éthiopie a débuté aux États-Unis en 1985 avec cette chanson qu’aujourd’hui le monde entier connait : « we are the wolrd » … Quelle chanson serions-nous capables de chanter en 2025 pour Gaza à feu et à sang ? Une mélopée funèbre pour enterrer ce qui reste encore de vie sur cette bande de terre à l’agonie ? Quelle chanson pourrions-nous encore chanter pour ce territoire dévasté ? Une chanson pour honorer 53 000 morts ? Un requiem pour les enfants morts sous les bombes ? Une marche funèbre pour un cimetière à ciel ouvert ? Un chant marin pour dénoncer l’arrêt de la flottille de la liberté en route pour acheminer des vivres vers Gaza ?
Quelle est aujourd’hui notre capacité de mobilisation planétaire pour dénoncer ce qui se passe à Gaza ? Je ne m’intéresse pas beaucoup, personnellement aux termes utilisés même si les mots portent une charge symbolique forte : « massacre », « génocide », « extermination », ce débat me semble un peu stérile, peut-être est-il le symptôme de notre incapacité à agir, l’aveu de notre impuissance. Ce qui importe aujourd’hui, c’est ce que nous sommes capables de faire pour arrêter cela. Je ne sais qu’écrire et cela me désespère … Écrire et dénoncer encore et toujours.
C’est beaucoup et c’est bien peu, c’est bien peu …
On ne peut donc être jamais tranquille !?
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