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Laurent PIOLET
9 octobre 2024
Elle est revenue, la voilà. La haine.

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Elle est revenue, la voilà. La haine.

Dans un contexte social où la haine semble revenir inlassablement, Laurent Piolet dénonce avec force l’omniprésence de ce mal insidieux qui s'invite partout : dans les discours, sur nos écrans et jusque dans nos foyers. S’appuyant sur les mots de Barbara et sur une réflexion profonde, il alerte sur les dangers de cette haine qui, nourrie par la peur et l’angoisse de l’avenir, ronge les liens sociaux et favorise l’exclusion.

« Je l'ai trouvée devant ma porte

Un soir, que je rentrais chez moi

Partout, elle me fait escorte

Elle est revenue, la voilà »

C’est ainsi que Barbara rapportait magnifiquement sa lutte contre ses démons, nos démons à tous. Mais ce n’est pas de la solitude dont il sera question aujourd’hui même si elle reste un sujet majeur de notre société. C’est de la haine.

Oui elle est revenue, oui nous l’avons tous trouvée devant chez nous et parfois même s’invitant chez nous, sur un écran, dans un propos de table. Elle est aussi volontiers au dehors dans un slogan d’affiche ou dans une phrase entendue dans un bistrot. La haine de l’autre comme réponse simple et immédiate à notre vide de sens, à nos solitudes peut-être. La haine, le rejet, comme exutoire à tous les malheurs du monde puisqu’il faut bien vite trouver un coupable quand on refuse de se battre pour davantage de justice. La haine de la vie tout court, dans la violence qui va jusqu’à éliminer l’autre. La haine c’est immédiat, c’est brutal, ca ne se pense pas vraiment, cela surgit, permettons nous l’expression, cela se vomit. Bien sûr, il y a des idéologies et des discours constructeurs de haine, mais une fois le substrat fabriqué et épandu, cela court facilement de tête en tête, abolissant toute réflexion, sur un terreau fertile. A baigner dans la haine, tout le monde risque de devenir perméable, c’est aussi simple et facile que l’insulte lancée à celui qui vient de griller un stop devant nous. Et qui ne l’a fait ?

Il y a de quoi être très préoccupé face à ce que nous entendons aujourd’hui de manière débridée. Les freins ont lâché. De quoi avons-nous peur pour véhiculer tant de haine ? Car outre les idéologies, il faut de la peur généralisée pour qu’elle se répande. Il faut que quelque chose « dans l’âme », terme désuet que beaucoup rejetteront, se soit aussi perdu. Rainer Werner Fassbinder avait réalisé dans les années 70 un film très beau contre le racisme en Allemagne : « Tous les autres s’appellent Ali ». Mais le distributeur français avait été mal inspiré dans sa traduction du titre, il avait voulu « faire efficace ». Car le titre original était magnifique, « Angst essen Seele auf » ce qui peut se traduire par « les peurs dévorent l’âme ». Ce qui nous guette, ce n’est pas simplement d’avoir vendu notre âme au diable, c’est que nous ayons laissé des monstres la manger silencieusement, tétanisés dans nos peurs. Peur de quoi ? Peur en partie fabriquée, mais peur aussi ressentie sur des bases réelles. Qui n’aurait peur à se dire que demain risque d’être plus dur qu’aujourd’hui ? Que l’avenir des enfants sera moins bon que le nôtre ? Qu’il faudra travailler sans fin pour une retraite toujours plus hypothétique ? Qui aurait dit il y a trente ans, que se soigner dans ce pays deviendrait si difficile ? Tout cela ce sont nos peurs et il y en a sans doute bien d’autres enfouies au fond de nos têtes, plus existentielles. Rappelons nous cet avertissement merveilleux de Bernanos en 1946 : « l’avenir ne se subit pas, il se fait ». (in La liberté, pour quoi faire ? )

Alors il nous faut faire pour ne pas subir. Il nous faut plus exactement refaire, refaire société comme en 1945, en évitant le préalable du naufrage. Là où les égoïsmes et les profits ont détruits les liens, il nous faut les reconstruire. En 1968, certains voulaient « jouir sans entraves » (était-ce bien raisonnable ?) , aujourd’hui, un petit nombre veut s’enrichir sans limite dans l’entre-soi. Tant que ce modèle mortifère rôdera dans les esprits, c’est la peur qui rongera les âmes et la haine qui répondra immédiatement. Il est à peine encore temps.

Laurent PIOLET

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