Mâle, heureusement ?

Malgré des avancées, les inégalités entre hommes et femmes restent profondément ancrées dans nos sociétés. Face aux violences faites aux femmes, Sylvain Cuzent, président de la mission populaire appelle chacun à se mobiliser, à faire de ce combat pour l'égalité une cause commune, afin d’instaurer une dignité partagée par toutes et tous.

Pendant des siècles, beaucoup de civilisations ont donné la primauté aux mâles, aux garçons et aux hommes, sur les filles et les femmes. En France, il fallait que le roi ait un fils pour pouvoir transmettre la couronne. La France pas plus que les États-Unis n’ont jamais eu de femme présidente (ça pourrait changer !). Dans la religion juive, seuls les hommes pouvaient devenir rabbin ou scribe (ça a changé). Mais cela demeure dans la religion catholique et certaines églises protestantes(1) . En Chine pendant la période de restriction des naissances, combien de petites filles ont été éliminées pour privilégier la naissance d’un garçon ? Dans la tête des petits garçons, même si on ne leur dit plus forcément « un garçon, ça ne pleure pas ! », la « supériorité » de l’homme reste bien ancrée. C’est papa qui naturellement prend le volant de la voiture et maman qui s’assoit à droite.

Dans ce contexte qui nous imprègne tous profondément, certains continuent de considérer que les femmes sont à leur service et à leur disposition. Y compris sur le plan sexuel. Qu’ils peuvent donc en user et en abuser, y compris par la violence ou la ruse. Les récentes révélations sur les pratiques de l’Abbé Pierre, mais surtout l’horreur qui nous saisit face aux violences révélées au procès de Mazan doivent nous mobiliser contre les viols et les violences faites aux femmes (2).

Non, les femmes ne sont pas des objets au service des hommes !

Non, les violences sexuelles ne sont pas l’expression de la « nature humaine » !

Non, la prétendue misère sexuelle de certains hommes ne justifie ni les harcèlements, ni la violence, ni les agressions !

La cause des femmes est un combat essentiel de notre société. Loin de nous angoisser, la révolution féministe en cours depuis quelques décennies me réjouit en tant qu’homme, car il ne s’agit pas d’une bagarre des femmes contre les hommes, mais d’un combat commun contre les injustices et les inégalités (3)! Ensemble, femmes et hommes, nous devons nous mobiliser partout pour combattre ces a priori, ces stéréotypes, ces inégalités, pour une prise de conscience de tous et promouvoir une égale dignité dans tous les domaines de la vie.

Sylvain CUZENT

Président de la MPEF

(1) Lire le livre de Lauriane SAVOY « Comment les femmes sont devenues pasteures » Labor et Fides

(2) 96% des violences sexuelles sont commises par des hommes.

(3) Les salaires des femmes sont encore 24% en dessous de celui des hommes. 38% des licenciés des clubs sportifs sont des femmes 62% sont des hommes. Sans doute parce qu’ils ont plus de temps libre !