Encore des combats à mener
Sylvain Cuzent, président de la Mission populaire revient sur un évènement marquant pour le droit des femmes à disposer de leur corps : l’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. L’occasion de rappeler le chemin parcouru depuis les premiers combats pour l’obtention de ce droit, mais aussi de faire le point sur le chemin qui reste à parcourir.
Je ne sais pas si les manifestations de joie à l’annonce de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution française étaient nécessaires, mais il est clair que pour les femmes, en particulier celles qui se sont battues depuis bien longtemps pour l’affirmation de ce droit, ce jour était un grand jour et même une victoire.
Il faut se souvenir de ce qu’a été le combat pour la légalisation de l’avortement mené depuis des années par le Mouvement pour le Planning familial (MPF), mais aussi le Mouvement de libération des femmes (MLF) et le Groupe d’information santé (GIS) qui en 1973 s’unirent pour créer le Mouvement pour la libération de l’avortement et de la contraception (MLAC). L’engagement, en dépit des menaces de leur Conseil de l’ordre et des risques judiciaires, de médecins courageux qui pratiquèrent clandestinement des avortements selon la méthode Karman, dite par aspiration, donna une visibilité et une acuité incontournables à cette lutte.
La Mission populaire soutenait ce mouvement et certaines femmes des Frats y ont été particulièrement engagées malgré, pour elles aussi, les risques de poursuites pénales. Parmi elles, Dany Walter, femme de Jacques, équipier à la Duchère à Lyon, pour qui le MLAC était un prolongement naturel de son engagement au MPF. Dany représentait alors la Mission populaire au sein du Conseil national de la Fédération protestante de France où elle ne rencontrait pas que du soutien.
Le MLAC se dissout après le vote de la loi VEIL autorisant l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) en février 1975. Tout n’est pas gagné pour autant, car on le sait, il y a parfois plus d’une nuance entre la loi et la mise en œuvre de la loi. Alors que ce droit vient d’être gravé au marbre de notre Constitution, il reste souvent bien difficile pour des femmes, en particulier aujourd’hui dans beaucoup de lieux et en particulier les déserts médicaux, de trouver un service ou un médecin pour pratiquer cet acte.
Mais l’avortement ne règle pas tout. C’est un geste ultime, souvent lié à des situations de détresse. Aux Pays-Bas où le délai pour l’avortement est plus généreux qu’en France, le nombre d’IVG est bien moins important que chez nous. Pourquoi ? Essentiellement parce que l’éducation sexuelle des filles et des garçons, mais aussi la prévention et l’accès à la contraception sont menées de façon beaucoup plus systématique et plus importante qu’en France.
Preuve qu’il y a encore des combats à mener.
Sylvain CUZENT, Président de la Mission populaire
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