Être à l’écoute des habitants, dans toutes leurs langues

La Fraternité de la Belle de Mai propose des activités avec l’ambition d’être un lieu de partage. Dans la mesure de possible, elle propose des actions concrètes pour les habitants en essayant de tisser les liens entre les uns et les autres pour que chacun trouve sa place.

La Belle de Mai à Marseille est un ancien quartier ouvrier, mais touché par la précarité avec une situation qui a tendance à se dégrader. Le taux de pauvreté est élevé et marqué avec la richesse d’une population multiculturelle. L’enjeu pour la Fraternité est d’assurer que les habitants puissent accéder à leurs droits sociaux et aussi devenir acteurs dans leurs vies. De longue date, un groupe de bénévoles assurent les permanences d’écrivain public. Les difficultés des demandeurs sont souvent liées à la non connaissance des procédures administratives et à la non maîtrise des outils numériques avec beaucoup de demandes concernant le logement et les difficultés avec la CAF. Cette action est complétée depuis deux ans par une conseillère numérique. Le nombre de demandes ne cesse d’augmenter pour ces deux permanences avec plus de 1200 visites par an. Si les bénévoles ne trouvent pas de solution, une orientation est faite auprès des partenaires. Une permanence pour les besoins spécifiques des demandes d’asile et les étrangers est assurée par l’organisme partenaire sur place. Prochainement, le CCAS va mettre en place des permanences au sein de la Fraternité avec un projet expérimental qui s’appelle « territoire zone de non-recours » avec l’ambition de dénouer les situations bloquées.

Un quartier solidaire

La Fraternité n’est pas seule dans le quartier et la richesse associative s’exprime avec un « Collectif d’accès aux droits ». Cette année, pour la « Place de la Solidarité » le collectif fait des présentations sonores dans les différentes langues de la population du quartier. Avec l’aide d’une radio associative, nous avons enregistré une présentation de la Fraternité et aussi des autres membres du collectif en Comorien, Arabe, Kurde, Arménien Kabyle, Turque, Italien, Lingala, Swahili, Anglais et Français ! Il manque encore beaucoup de langues et on va continuer à chercher les interprètes. Pour qu’un partage soit possible, il faut aller vers les habitants dans leur langue d’origine, mais aussi de favoriser les moyens de s’intégrer et devenir autonome. La Fraternité organise les ateliers de Français avec les bénévoles pour plus de 80 élèves et un atelier informatique avec presque 500 personnes par an. Les cours de français et les ateliers pour apprendre l’informatique participent à ce maillage d’un quartier solidaire.