Rencontre avec Bryan Parrish, nouveau directeur de la Frat' de Marseille

Depuis cet été, Bryan Parrish est le nouveau directeur de la Belle de Mai. Il raconte son parcours et ses ambitions pour la Fraternité marseillaise de la Mission Populaire Évangélique de France.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a conduit à rejoindre la Fraternité de Marseille ?

Je connais la Mission Populaire Évangélique depuis 1987. J'ai été envoyé par mon Église aux États-Unis en solidarité avec la MPEF juste après mon ordination. Un séjour de quelques années s'est transformé en engagement de vie. Je suis resté 20 ans à la Mission Populaire à La Rochelle. Par la suite, j'ai travaillé avec l'agglomération rochelaise auprès des gens du voyage et à la Préfecture de la Charente-Maritime comme chef de Projet pour le diagnostic et la rédaction d'un nouveau schéma départemental pour l'accueil et l'accompagnement des gens du voyage. Après un séjour très riche à Kinshasa pour l'Église Protestante en République Démocratique du Congo, j'ai décidé de rentrer au bercail et de revenir à la MPEF. J'ai vu l'annonce d'un poste vacant à Marseille et j'ai immédiatement contacté Pierre-Olivier Dolino que j'ai connu lorsqu'il était à la Frat' du Picoulet et moi à La Rochelle.

Quelle est votre vision de la Mission Populaire et des valeurs qu’elle défend ?

La Mission Populaire Évangélique représente le christianisme social et l'approche holistique auprès des personnes dans un milieu populaire. Chaque lieu essaie de s'adapter aux besoins du quartier où il se trouve avec l'ambition de créer un tissu social solidaire. La MPEF s'adresse aux problèmes de société avec une lucidité sur les causes. Il faut naturellement des engagements sociaux et politiques, mais aussi une animation spirituelle. Pour moi, la MPEF est un engagement pour que les hommes et les femmes vivent avec dignité et respect. C'est notre façon d'annoncer l'Évangile.

Comment se sont passés ces premiers mois à la Belle de Mai ?

J'ai eu la grâce d'être accueilli par une équipe formidable de bénévoles et salariés. Nous avons aussi des partenaires qui sont très attachés à La Fraternité et qui nous soutiennent avec bienveillance.

Quelles spécificités avez-vous identifiées à Marseille, et comment pensez-vous que la Fraternité puisse y répondre ?

Le 17 septembre dernier, nous avons organisé une grande journée avec l'ensemble des acteurs de la Fraternité afin de réfléchir collectivement sur notre projet. Plus de 50 personnes sont restées de 10h à 16h30 et nous avons dégagé plusieurs pistes pour renforcer nos actions. L'accès aux droits avec les écrivains publics et la conseillère numérique sera bientôt complété par des permanences du CCAS et un projet expérimental TZNR (territoire zone de non-recours). Nous avons plusieurs nouveaux bénévoles pour les cours de français à accompagner et former. La liste est longue des projets que la communauté porteuse de la Frat’ aimerait réaliser et nous allons travailler avec le Conseil d'administration pour fixer les priorités.

Quels sont vos principaux objectifs pour la Fraternité de Marseille ?

Mon principal objectif est bien de renforcer ce qu'on appelait autrefois la "communauté porteuse". Nous avons la chance que beaucoup de bénévoles donnent de leur temps pour la Fraternité, souvent pour des actions spécifiques comme les écrivains publics, l'aide pour le jardin, les cours de français, entre autres. Il y a un travail permanent pour recruter, former et accompagner les bénévoles pour qu'ils deviennent les porteurs d'un projet global. J'espère également que nous pouvons faire davantage de fêtes et de conférences-débats pour favoriser les rencontres et la réflexion engagée.